JEAN DE BENGY 1997 De l'oeuvre d'Eric Dalbis la mémoire conserve l'image d'une superposition , d'un empilement , d'une multiplicité de monochromes , se recouvrant mutuellement dans un système qui n'est pas celui du rapport des tonalités entre elles ( cette éternelle recherche de la relation idéale ) mais la disposition en couches successives de couleurs qui viennent masquer la précédente sans la faire totalement disparaître . Le module qu'il utilise souvent rappelle les dimensions géométriques des projections cinématographiques sur l'écran et la superposition des teintes fonctionne comme une série d'arrêts sur image , venant les uns sur les autres , non suivant un classique fondu enchainé , mais en observant les règles impossibles d'une négation du mouvement par une image qui poutant n'existe que mobile . Veut-il parfois fuir cette extrême modernité en se réfugiant à l'ombre des dessinateurs du XVIe siècle , va-t-il s'abriter sous la protection de Pontormo quand il revient vers les formes du corps féminin et parcourt des tacés qui laissent espérer un mouvement , un geste ? Sans doute se rapproche-t-il de l'essentiel , couleur contre couleur , peau contre peau , car c'est toujours la volupté qui est son unique sujet . |